France, T. Kruithof, 2017
Note : 3 / 5 – Pas Mal
La mécanique de l’ombre est la façon dont un certain Duval, ex employé modèle, doit retranscrire des écoutes téléphoniques de manière la plus discrète possible. Au service d’un « Clément » énigmatique, il s’acquiert, dans un premier temps, de cette tâche avec sérieux. Bien évidemment, très vite, les choses dérapent et notre héros se retrouve face à de nombreux dilemmes. Le cul entre deux chaises, il ne sait plus vers quel camp il doit se diriger et surtout qui croire. Pendant longtemps le récit tient la route et on est emporté dans les tourments du personnage alors que les jeux de dupes se multiplient. Thomas Kruithof, jeune réalisateur inconnu jusqu’alors, nous propose donc un thriller d’espionnage bien troussé, avec d’excellents interprètes. Mais la mécanique du scénario, qui fonctionne parfaitement pendant un bon moment, finit par se retourner contre le film. En effet, une pseudo intrigue politique vient plomber une histoire jusque-là crédible et captivante. Le final, dans une séquence assez grotesque au cœur d’un stade, parait totalement bâclé. Cette fin, fort décevante, n’occulte pas le fait que ce premier long-métrage est bien rythmé et agréable à suivre. C’est aussi grâce à ce casting en or que le jeune réalisateur a pu constituer pour ce genre de film. Effectivement, François Cluzet est comme toujours impeccable dans le rôle-titre et Denis Podalydès, qu’on ne voit pas assez, interprète cet homme d’affaire énigmatique à la perfection. Sami Bouajila est moins en vue, alors que Simon Abkarian propose un personnage très troublant. La Mécanique de l’Ombre s’avère donc un thriller efficace mais laissant un gout d’inachevé.
R.M.