Chez Nous

Chez Nous

France, L. Belvaux, 2017
Note : 3 / 5 – Pas Mal

Le nouveau film de Lucas Belvaux a une forte connotation politique mais il doit pouvoir être jugé au regard de ses qualités cinématographiques supposées, et non par le prisme des idées politiques de tout un chacun. Mais Il est dommage que les situations et les personnages soient si facilement reconnaissables (Hénart pour Hénin-Beaumont, Agnès Dorgelle pour Marine Le Pen). Est-ce que le propos aurait été moins pertinent si ce contexte avait été un peu différent ? Malgré tout, le scénario est cohérent de bout en bout même si quelques défauts nuisent à l’ensemble. Peut-être que la date de sortie du film a été trop précipitée empêchant le réalisateur de bien fignoler son long métrage. Les décors font parfois un peu cheap, notamment lors de la reconstitution d’un meeting du front patriotique (sic). Le point fort du film, et ce qui est le plus instructif dans son récit, c’est la déconstruction de toute cette mécanique d’embrigadement et de manipulation des esprits. Lucas Belvaux retrouve Émilie Dequenne, trois ans après Pas son Genre, dans lequel elle était un peu plus convaincante qu’ici. André Dussollier est, comme toujours, impeccable. Quant à Catherine Jacob, elle est vraiment crédible dans ce rôle de femme qui maitrise la communication politique sur le bout des doigts. La partie la plus faible du scénario, c’est toute cette histoire de pseudo-milice et de violence raciste, qui ne s’avère vraiment pas utile au propos. Guillaume Gouix y incarne laborieusement cette espèce de skinhead repenti. Au final, Chez Nous est un film qui tente de transmettre des préceptes de méfiance envers le populisme, mais qui s’égare un peu faute d’avoir été bien finalisé.

R.M.