Emilia Perez
France, J. Audiard, 2024
Note : 4 / 5 – Très Bien
Les long-métrages de Jacques Audiard sont toujours de très belles réalisations. Mais ils leurs manquent toujours ce petit truc qui en feraient des chefs-d’œuvre instantanés. Et Emilia Pérez ne déroge pas à la règle. Démarrant de manière flamboyante, et remarquablement incarné tout au long du récit, le final manque terriblement d’audace et enterre, à regret, toutes les belles promesses entrevues durant le film. Mais ce final décevant n’occulte en rien les formidables qualités du long-métrage. D’abord, il y a ces séquences chantées et dansées qui s’intègrent parfaitement dans le récit. Elles permettent de relancer le rythme du film, et d’en faire baisser la teneur dramatique. En effet, la description très réaliste des méfaits des cartels mexicains, et les combats des femmes dans ce pays, sont des éléments très forts et perturbants du scénario. Ensuite, le réalisateur nous transmet de nombreux messages sur la corruption et sur la justice mexicaine sous forme de comédie musicale, et cela s’avère être une idée en or. Les trois interprètes principales, Zoe Saldana, Selena Gomez et Karla Sofia Gascon, semblent prendre un réel plaisir à réaliser les prestations de ces superbes séquences. Doublement primé à Cannes, Emilia Perez est un vrai ovni cinématographique aux frontières de plusieurs genres. Et si la partie thriller est la moins réussie et conclue naïvement le film, le message féministe qui transpire tout au long du récit nous offre une jolie lueur d’espoir pour l’avenir du Mexique.R.M.
