CA/Dk/Irl, A. Abassi, 2024
Note : 4 / 5 – Très Bien
En sélection officielle au dernier festival de Cannes, le long-métrage d’Ali Abassi n’a pas fait grand bruit, repartant bredouille de la Croisette. Pourtant, le film a de nombreuses qualités à faire valoir. D’abord, par le portrait qu’il dresse de Donald Trump, sans concession, d’un homme prêt à tout pour devenir quelqu’un, dans un pays où la réussite économique est érigée en valeur première, et permet toutes les outrances. Le récit ne s’intéresse qu’à une courte période de la vie de Trump, mais il s’agit de celle qui l’a fait devenir ce qu’il est aujourd’hui. Et, évidemment, en toile de fond, on projette les faits et gestes de ce jeune arriviste sur ce qu’il est devenu, ces dernières années, en tant que président des États-Unis. Mais, ce qui étonne dans le film d’Abassi, c’est la découverte de son mentor, l’avocat Roy Cohn, qui est présenté comme l’homme qui a totalement façonné l’homme d’affaire et futur président. L’interprétation faite par Jeremy Strong de ce personnage hors du commun est absolument démente. Il s’agit d’une des prestations les plus virtuose vue cette année sur grand écran. Mais peut-être que l’acteur sera oublié des prochains Oscars, au vu du sujet ultra politique et polémique du long-métrage. En tout cas, il vole presque la vedette à Sebastian Stan, qui réalise une prestation également très convaincante, puisqu’il incarne Trump avec un mimétisme saisissant. Avec ces deux prestations remarquables, un récit haletant et une mise en scène enfiévrée, Ali Abassi nous propose une plongée glaçante dans les origines de la lente dérive démocratique américaine.
R.M.