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The Brutalist
USA/Gb/Hu, B. Corbet, 2025
Note : 4 / 5 – Très Bien
The Brutalist est de ces films dont on se rappelle. Par sa longue durée, son improbable entracte et son esthétique unique, le long-métrage de Brady Corbet fait tout pour se rendre atypique. La stratégie a fonctionné puisque le film a raflé une quantité conséquente de nominations aux Oscars. Pourtant, le budget limité dont a disposé le réalisateur se ressent parfois à l’écran. Le long-métrage s’avère assez minimaliste, et en cela il est assez raccord avec le style architectural, le brutalisme, dont il fait la présentation. La photographie qui tend très souvent vers le gris n’est d’ailleurs pas sans rappeler la couleur du béton dont les bâtiments usaient à l’excès à cette époque. Mais ce sujet, et les choix esthétiques dont le réalisateur use, cachent en réalité, en fil rouge, une impressionnante réflexion sur l’impact des camps de concentration nazi sur toute une humanité qui a survécu à ces atrocités. Le scénario est donc brillant et malin mais peu aussi s’avérer austère à qui ne saisit pas son double sens. Mais il y a surtout une interprétation immense d’Adrien Brody. L’acteur américain est de tous les plans et nous régale de toute sa palette de jeu, mais est à son meilleur lorsqu’il incarne l’accablement et le découragement. Deux autres acteurs réalisent de grandes prestations : Felicity Jones et Guy Pearce. A eux trois, ces comédiens forment un casting magistral qui donne une crédibilité totale à cette histoire. Ajouter à tout cela une musique souvent impressionnante et grandiloquente, et cela fait de The Brutalist un moment de cinéma assez unique.R.M.