
La Fabrique du Mensonge
All/Sk, J. Lang, 2025
Note : 2.5 / 5 – Moyen
Les longs-métrages historiques allemands ont ce défaut récurrent de ne pas avoir les moyens de leurs ambitions. Et La Fabrique du Mensonge ne déroge pas à la règle. Sortir les costumes nazis des placards est une chose, mais réaliser des reconstitutions crédibles de toute cette époque en est une autre. Le réalisateur Fritz Lang use d’artifices pour masquer son manque de figurants et de décors crédibles, mais c’est souvent fait de manière bien maladroite. Le plus malin de sa part est d’utiliser, par moments, tout simplement, de réelles images d’archives de ce qu’il veut nous présenter. Mais le défaut majeur du film reste la prestation très décevante de Fritz Karl dans le rôle d’Adolf Hitler. Le célèbre dictateur a maintes fois été incarné sur grand écran, mais rarement de manière aussi peu crédible et maladroite. Heureusement, ce n’est pas le personnage principal du récit, mais cela fait quand même tâche, car à chacune de ses apparitions la tension retombe d’un cran alors que cela aurait dû être le contraire. Le premier rôle, celui de Joseph Goebbels, est incarné avec beaucoup plus de talent par l’acteur autrichien Robert Stadlober. Mais le scénario n’offre pas au comédien la possibilité de nous montrer grand-chose sur la personnalité profonde du célèbre ministre de la propagande nazie. Trop superficiel sur la description du monstre Goebbels, le film l’ait aussi étonnamment sur la fameuse fabrique du mensonge. On survole trop légèrement le rôle des longs-métrages, des actualités cinématographiques et de la presse dans cette propagande massive. Tout au plus a-t-on le droit à la reproduction de quelques discours iconiques du tribun, mais le sujet de la production de la désinformation de masse reste obscur.R.M.