Islande, J. Penna, 2019
Note : 2.5 / 5 – Moyen
Joe Penna a fait le choix de l’épure la plus totale pour son premier film. Il nous propose donc un survival qui nous met directement en situation, sans phase de présentation du personnage principal. Qui est-il ? Que fait t’il ? Que lui est-il arrivé ? Qu’attend t’il ? Il y a beaucoup de questions soulevées par cette brutale introduction. On attend évidemment des réponses ou, au moins, quelques pistes de réflexion, mais malheureusement aucune explication n’arrivera. Le long-métrage se contente de nous présenter un itinéraire de survie à travers l’enfer boréal. Après tout, pourquoi pas ! Si les rebondissements sont au rendez-vous et les actions crédibles, cela peut ressembler aux meilleurs moments des films de survie, vus notamment dans des œuvres comme The Revenant, La Mort Suspendue ou Seul au Monde. Mais ici les péripéties tardent à se produire et l’accident improbable d’une équipe de secouristes en hélicoptère n’aide pas à la crédibilité du récit. Mads Mikkelsen, qui baragouine trois mots dans tout le film, est pourtant plutôt convaincant, parce qu’il arrive à nous transmettre tous ses dilemmes moraux juste par ses expressions faciales. Et c’est finalement là que se trouve l’intérêt du long-métrage : que ferions-nous à sa place dans une telle situation ? Le réalisateur parvient à conserver un peu l’intérêt du spectateur avec cette mise en abîme purement philosophique. Reste aussi cette ambiance glaciale et cet isolement total qu’il parvient à bien retransmettre à l’image. Mais, au final, c’est trop peu, et la déception l’emporte.
R.M.