France, A. Dupontel, 2017
Note : 4.5 / 5 – Excellent
Albert Dupontel s’est donc attelé à l’adaptation du prix Goncourt 2013, œuvre imposante de Pierre Lemaitre. Le challenge était grand pour lui qui, malgré la réussite de son précédent long métrage (9 Mois Ferme), n’avait jamais porté un projet si ambitieux. Il a d’ailleurs écrit lui-même le scénario, un gros défi au vu de la richesse du bouquin. Celui-ci réussi la prouesse de n’édulcorer que très peu l’œuvre originale, mais se permet tout de même d’en changer la fin, pour la rendre meilleure ! Et il injecte dans le récit son humour si atypique, qui se mêle avec subtilité aux sujets graves du roman de Pierre Lemaitre. Ses équipes artistiques ont réalisé un boulot de dingue en ayant reconstitué tout à la fois le Paris des années folles et les tranchées de la grande guerre, ou encore en ayant créés de somptueux masques pour le héros à la gueule cassée. La distribution révèle son lot d’acteurs déjà confirmés (Niels Arestrup, Mélanie Thierry, Emilie Dequenne, Laurent Lafitte) et des jeunes talents qui explosent (Nahuel Perez Biscayart). Laurent Lafitte se régale et nous régale dans l’interprétation d’un personnage au cynisme absolu. Quant à Nahuel Perez Biscayart, il confirme ses talents dans un rôle compliqué où il n’a souvent que le regard comme vecteur d’émotion. Ce que réussi à faire Albert Dupontel du chef d’œuvre de Pierre Lemaitre est absolument formidable : il nous embarque dans une épopée post grande guerre à la manière d’Un Long Dimanche de Fiançailles ; il nous entraine dans la folle ambiance des années 20, dans le style de Gatsby le Magnifique ; mais il arrive, en plus, à conserver son style inimitable, cette candeur si souvent drôle, et parfois émouvante. Merci monsieur Dupontel.
R.M.
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