Deux Jours, Une Nuit

Deux Jours, Une Nuit

Deux jours, une nuit, c’est la durée pendant laquelle Sandra va tenter de convaincre ses futurs ex-collègues de la conserver au sein de leur entreprise. Dans la balance, une prime : mille euros ! De ce point de départ, les frères Dardenne vont composer une œuvre humaniste d’une grande force. Leur cinéma est totalement épuré : pas de maquillage, pas de lumière artificielle, des décors simples (les paysages de la banlieue ouvrière de Liège) et aucune musique, juste les bruits de la vie quotidienne. Ne reste que Sandra, derrière laquelle s’efface littéralement Marion Cotillard. Actrice exceptionnelle, cette dernière habite avec justesse cette fille un peu paumée qui, pourtant, trouve les ressources nécessaires pour quémander des votes en sa faveur. Les Dardenne composent un récit social captivant dans lequel chacun de nous est bousculé dans ses certitudes et son amour-propre. Le film se transforme très vite en sorte de road-movie de la misère économique et de l’humanité résistante. Chaque rencontre est l’occasion de se poser les bonnes questions. La fin, inattendue, constitue un pied-de-nez magnifique à ce que la société capitaliste fait des êtres humains. Magnifique.

R.M.