Douleur et Gloire

Douleur et Gloire

Esp, P. Almodóvar, 2019CANNES_H80
Note : 2 / 5 – Pas Terrible

Le nouveau film de Pedro Almodóvar commence de la meilleure des manières avec une suite de très beaux plans, et une séquence très aboutie visuellement présentant les différents maux du personnage principal incarné par Antonio Banderas. Mais la sensibilité dramatique du film prend très vite le dessus, oubliant la drôlerie et le second degré. Almodóvar a alors bien du mal à nous accrocher un tant soit peu à ce personnage dérivant, qui semble sans ressorts. Il y a pourtant bien un personnage secondaire intéressant (l’ancien acteur fâché), qui intervient dans le récit et parvient par instants à donner quelques touches détonantes au film. Mais ce personnage est par la suite totalement abandonné. La deuxième heure du film nous perd un peu avec des aller-retours incessants entre le présent et le passé, et le récit se fait trop bavard, prenant des directions opposées. Perdu dans les méandres de ce scénario alambiqué, l’ennui s’installe donc beaucoup trop facilement. Et même s’il y a heureusement deux ou trois beaux moments d’émotion par moment, Antonio Banderas ne se démord pas une seule seconde de son spleen, jusqu’au bout ou presque. Parce que oui, la scène finale est surprenante et engageante, mais elle intervient après un long pensum, pas dénué totalement d’intérêt mais un peu trop autocentré et terriblement sinistre. Au final le long-métrage offre à voir au spectateur beaucoup de douleur et bien peu de gloire.

R.M.