France, E. Courcol, 2024
Note : 4 / 5 – Très Bien
Évidemment que les cinéphiles connaissant le film Les Virtuoses, sorti en 1997, verront dans En Fanfare un cousin éloigné de cette mythique comédie sociale. Mais là où le long-métrage britannique se concluait dans la guimauve, dans un happy-end facile, le film d’Emmanuel Courcol propose en conclusion quelque chose de beaucoup plus fin et réaliste. C’est d’ailleurs tout le scénario qui s’avère très cohérent, avec une très belle écriture, loin des clichés habituels du gentil prolétaire d’un côté et du méchant bourgeois de l’autre. Sans les superbes prestations de Benjamin Lavernhe et de Pierre Lottin, peut-être que cela n’aurait pas fonctionné, mais les deux comédiens habitent leurs personnages avec beaucoup de cœur et de sensibilité. Le montage précis et radical du réalisateur nous épargne un excès de blabla, surtout au début du film, ce qui nous projette très vite dans les enjeux réels du long-métrage. Les éléments de comédie s’imbriquent parfaitement avec les problématiques sociales qui ne sont jamais traitées à la légère. Et ce fil rouge musical, qui réunit les deux hommes, fait le liant parfait entre les deux thématiques du film. Benjamin Lavernhe, très juste et touchant tout au long du récit, se sublime même dans le final dans une séquence inoubliable, très forte en émotion, où il réalise une stupéfiante interprétation. En Fanfare semble tout droit destiné à devenir un classique !R.M.