USA, D. Chazelle, 2018
Note : 5 / 5 – Chef d’oeuvre
Les deux exceptionnels longs-métrages réalisés par Damien Chazelle jusqu’ici (Whiplash, La La Land), pouvaient nous laisser espérer qu’il fût en mesure de reproduire de telles réussites. Mais qu’il parvienne à nous offrir un spectacle d’une telle qualité reste malgré tout une enthousiasmante surprise. Car First Man est un classique instantané ! On peut chercher ici ou là un défaut au film de Damien Chazelle, il n’en est point. Tout y est remarquable : de la prestation de Claire Foy à celle de Ryan Gosling. De la partition musicale sublime de Justin Hurwitz à la photographie grandiose de Linus Sandgren, ou encore de l’excellent scénario concocté par Josh Singer, tout n’est que perfection. First Man est ce doux rêve de film qui a su allier la musicalité de Whiplash, la sensorialité de Gravity ou encore la profondeur d’Interstellar. Le scénario est une petite merveille d’écriture : il mélange avec subtilité les turpitudes de l’homme Armstrong avec les enjeux immenses de sa mission et avec les risques insensés de cette aventure. Damien Chazelle maîtrise mieux que personne l’art de transmettre les émotions par les images et la musique. Son film regorge de ces sonorités métalliques, insignifiantes prises une à une, mais qui, ensemble, donnent l’impression d’envoyer des hommes à travers le vide spatial dans une boite de conserve. Ryan Gosling nous offre la composition d’un homme dont le cerveau rumine milles questions quand Claire Foy, qui interprète sa femme, est habitée par une angoisse terriblement palpable. Personne d’autre mieux que Damien Chazelle a réussi à rendre tangible à ce point l’exceptionnel exploit qu’était d’envoyer des hommes sur la Lune il y a 50 ans. La séquence de l’alunissage est absolument inoubliable.
R.M.
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