Je Verrai Toujours Vos Visages

Je Verrai Toujours Vos Visages

France, J. Herry, 2023
Note : 3.5 / 5 – Bien

On avait eu un aperçu du talent de Jeanne Herry avec son précédent long-métrage, Pupille, sorti en 2018, et nommé six fois à la cérémonie des César. Après le sujet de l’adoption, elle s’intéresse ici à la justice restaurative, thème méconnu mais ô combien passionnant. On retrouve le même réalisme quasi documentaire qui a fait la réussite de son précédent film, et la même actrice, Élodie Bouchez, dans un des premiers rôles. L’effet de surprise n’est donc plus vraiment là, et on sait qu’avec ce nouveau long-métrage Jeanne Herry va, à nouveau, proposer des moments d’intenses émotions, notamment grâce à des dialogues percutants. Et on n’y loupe pas. En effet, les séquences d’échanges entre prisonniers et victimes d’agressions s’avèrent particulièrement captivants à suivre. D’abord parce que la réalisation est subtile et les dialogues précis et réalistes, mais aussi parce que les acteurs sont tous très bons. Les interprétations de Leïla Bekhti, Gilles Lellouche et Miou-Miou sont excellentes mais n’atteignent pas l’intensité dramatique de celles d’Élodie Bouchez et surtout d’Adèle Exarchopoulos. C’est en effet cette dernière qui tient le rôle le plus complexe à incarner. On l’a vu ces derniers temps dans des rôles plus légers, mais elle nous rappelle ici que son jeu, dans le registre dramatique, peut s’avérer exceptionnel. Dans la séquence finale où la tension est palpable, Raphaël Quenard lui donne la réplique avec grande justesse, et les deux interprètes font de ce moment un sommet de cinéma.

R.M.