Joker

Joker

USA, T. Phillips, 2019
Note : 3.5 / 5 – Bien

Une vaste mythologie entoure ce personnage du Joker depuis longtemps. Mais il reste à convaincre les spectateurs peu en phase avec l’univers sombre et déliquescent de Gotham City. Parce que sans l’aura christique du Joker, le long-métrage ne raconte rien de bien passionnant. Joaquin Phoenix est de tous les plans, ne laissant que des miettes à des seconds rôles accessoires. Parfois divinement habité par son personnage, il nous laisse aussi quelque fois de marbre. Le plus inoubliable reste le rire puissant et inquiétant qu’il donne au Joker. Mais le personnage ne suscitant ni empathie ni, à l’inverse, grande aversion, son parcours à la recherche de l’origine de son mal-être ennuie quelque peu. Le récit se déroule sans grandes surprises, tant sont attendu les péripéties et leurs issues. Plus maîtrisé est la description de cette société de l’intolérance, de la moquerie et du buzz qui trouve forcément un écho notable dans le monde d’aujourd’hui. Quelques beaux moments musicaux ponctuent le film, comme cette séquence splendide dans un escalier où Joaquin Phoenix est divin. Mais le long-métrage est aussi plombé par un thème sinistre de violoncelle qui revient sans cesse. Alternant donc le très bon et le décevant, le film de Todd Phillips se regarde sans déplaisir et reste un bel objet cinématographique qui convaincra surtout les fans de l’univers DC Comics.

R.M.