France, É. Bergeon, 2024
Note : 3 / 5 – Pas Mal
Le film d’Édouard Bergeon tient ses promesses durant une grande partie de ses deux heures. L’immersion au cœur des forêts indonésiennes est rendue avec soin et Félix Moati est convaincant dans ce rôle dramatique plutôt inattendu pour l’acteur habitué au registre de la comédie. Les seconds rôles incarnant des personnages locaux réalisent malheureusement des prestations assez ternes, et s’avèrent donc bien peu crédibles. Alexandra Lamy excelle comme d’habitude et aurait même méritée d’être encore plus présente à l’écran. La thématique écologique du scénario, autour de l’huile de palme, est plutôt écrite avec justesse. L’Indonésie en prend pour son grade, et le film parvient à nous faire réfléchir sur nos habitudes de consommation et leurs impacts à l’autre bout du monde. Les jeux d’influences politiques, la diplomatie entre États, et les enjeux économiques sont des composantes du récit assez passionnantes à suivre. Philippe Torreton fait d’ailleurs une trop courte apparition autour de ces sujets. Mais le plus gros regret envers La Promesse Verte réside dans son épilogue particulièrement naïf, alors que le récit avait jusqu’alors fait preuve de plus de finesse. Celui-ci donne l’impression d’un final bâclé pour garantir un happy-end au long-métrage. Inspiré par le destin de Serge Atlaoui toujours emprisonné depuis vingt ans dans les couloirs de la mort indonésiens, l’aspect judiciaire du film prend presque le dessus sur la question écologique. La promesse verte n’est donc pas totalement tenue, et la promesse thriller s’évanouie dans un épilogue bâclé.R.M.