La Tête Haute

La Tête Haute

France, E. Bercot, 2015
Note : 4 / 5 – Très Bien

Emmanuelle Bercot a l’honneur cette année de faire l’ouverture du festival de Cannes avec La Tête Haute. Son film raconte l’histoire de Malony, un gamin pas encore majeur, terriblement instable et imprévisible. Celui-ci pâtit de l’éducation calamiteuse apportée par sa mère (interprétée par Sara Forestier) et a pour seuls aides, la juge pour enfants (Catherine Deneuve) et son éducateur (Benoit Magimel), qui veulent à tout prix lui éviter la prison. Rod Paradot, repéré lors d’un casting sauvage, et dont c’est le premier grand rôle, propose une interprétation dure, nerveuse et sensible. Il est convaincant même s’il manque parfois de nuance dans son jeu, comme si c’était encore un diamant brut à façonner. Mais les deux grandes prestations (césarisables à coup sûr) du film sont à l’actif de Catherine Deneuve et Benoit Magimel. Ils sont exceptionnels, totalement investis dans leurs rôles qu’ils semblent vraiment prendre à cœur. Par leurs interprétations brillantes ils rendent un hommage appuyé à tous ceux qui exercent ces professions qui viennent en aide aux jeunes en difficulté. Le scénario est intelligent, il essaie de nous faire croire que le sujet principal est ce jeune en difficulté, mais il s’intéresse surtout à l’épatant investissement de ceux (juges, éducateurs) qui gèrent et aident ces gamins. L’intensité dramatique est souvent remarquable, bien aidée par des dialogues percutants. Avec une mise en scène intéressante donnant un style documentaire au film, l’immersion est totale. Le film aurait peut-être gagné à être un peu plus resserré car il y a facilement quinze à vingt minutes de trop. On pourra également regretter une fin un peu trop consensuelle.

R.M.