France, G. Lellouche, 2024
Note : 3 / 5 – Pas Mal
Gilles Lellouche semble avoir eu carte libre pour adapter ce roman de l’irlandais Neville Thompson. Du coup, il a vu grand, beaucoup trop grand. Avec un excès de seconds rôles, pas mal de longueurs, et bien trop de genres entrecroisés, il réduit certaines prestations formidables de ses comédiens à peu de chose. Le film souffre notamment d’être en deux parties, avec deux duos d’acteurs différents pour incarner les mêmes personnages à dix ans d’écart. Il aurait été préférable de conserver les mêmes interprètes et d’avoir l’usage d’artifices pour rendre le changement physique crédible. Car, dans la seconde partie du long-métrage, on a l’impression d’assister à un tout nouveau film. Et on a bien du mal, du coup, à relier les jeunes de la première partie avec les adultes de la seconde. Il y a pourtant pas mal de séquences formidables durant les deux heures quarante du film. Des dialogues percutants, une mise en scène inventive, des plans superbement éclairés : Gilles Lellouche s’est fait plaisir et a utilisé les moyens dont il a disposé pour rendre son film particulièrement agréable à regarder. Même musicalement, cette plongée dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix résonnera, dans les têtes de beaucoup de spectateurs, de manière joliment nostalgique. Les acteurs réalisent des prestations convaincantes, voire même remarquables, notamment Adèle Exarchopoulos. On a plaisir à retrouver certains de ces excellents comédiens, même si quelques-uns se contentent de miettes. Au final, on passe un moment agréable à contempler cet amour ouf, mais avec le sentiment que cela aurait pu être bien plus fort encore.R.M.