France, L. Bernard, 2017
Note : 2 / 5 – Pas terrible
Auréolé du Grand prix et du prix du public au dernier festival du film de comédie de l’Alpe d’Huez, l’Ascension s’annonçait donc comme la comédie de ce début d’année. Autant le dire tout de suite, ce ne sera pas le cas, loin de là. Très librement inspiré du récit de Nadir Dendoune, « un tocard sur le toit du monde », le film raconte les aventures de Samy, parti de sa banlieue parisienne par amour, pour gravir l’Everest ! Le scénario ne reprend donc pas l’atmosphère sombre et même parfois vulgaire du livre, même s’il en conserve quelques anecdotes. Ahmed Sylla se donne un mal fou pour arriver à nous faire rire, mais ne récolte que quelques sourires bienveillants. Pour son premier rôle au cinéma il manque forcément un peu de nuance dans son jeu. Il est certes sympathique, drôle et avenant, mais son talent comique indéniable ne peut masquer ses limites de comédien débutant. En effet, il n’arrive pas à rendre crédible ni la difficulté de l’aventure ni même cette jolie romance. On se demande d’ailleurs ce qu’Alice Belaïdi est venue faire dans cette galère. Quant à Kevin Razy et Wally Dia, autres transfuges d’on ne demande qu’à en rire, ils rament dur pour arriver à nous faire croire à cette histoire de radio de cité. Toutes les séquences en banlieue sont vraiment d’une triste banalité et créent une rupture regrettable dans l’aventure montagneuse de notre héros. Les séquences himalayesques sont pourtant très belles, notamment celles tournées en réel au Népal. Mais la difficulté de l’ascension de l’Everest est trop largement galvaudée, même si ce n’est pas le sujet principal du film. On a envie d’être indulgent avec ce long-métrage ambitieux et plein de bons sentiments mais Ahmed Sylla est toujours sur le même registre, le récit trop peu crédible, et surtout on rit bien trop peu.
R.M.