France, Q. Dupieux, 2024
Note : 4 / 5 – Très Bien
Que Quentin Dupieux étonne encore une fois, ce n’est plus une surprise. Mais dorénavant il surprend à chaque nouveau film de manière particulièrement enthousiasmante. Après les récentes réussites de Daaaaaali et Yannick, il est déjà de retour et salué par ses pairs en étant sélectionné en ouverture du festival de Cannes. Rien que ça ! Cette présence cannoise s’avère amplement mérité car Le Deuxième Acte est une œuvre encore pleine de drôlerie, d’intelligence et de surprises. Démarrant par un long-plan séquence qui prend assez vite un tour stupéfiant, on y découvre Louis Garrel et Raphaël Quenard qui y excellent à débiter des dialogues savoureux. Très vite, les frontières entre réalité et fiction, entre le vrai film et celui sensé être tourné, sont brisées. Les quatre interprètes principaux, pourtant des acteurs renommés, parviennent à nous surprendre et à nous saisir à chaque instant. L’autodérision dont fait preuve Vincent Lindon est un vrai régal. Dupieux lui a concocté les dialogues les plus rentre-dedans et cela décoiffe. Quand vient un second rôle incarnant un figurant ultra stressé, la sidération laisse la place au rire, pour un grand moment de comédie que nous offre le long-métrage. Puis la narration nous perd à nouveau dans le final, avec notamment cette séquence sur l’intelligence artificielle qui s’avère très à propos. Quentin Dupieux nous propose, une nouvelle fois, un moment suspendu, un film à nul autre pareil, un long-métrage difficilement oubliable.R.M.