Note : 4 / 5 – Très Bien
Steven Spielberg est de retour aux affaires pour notre plus grand plaisir. Il nous propose un nouveau film historique (après Cheval de Guerre et Lincoln) et offre le rôle principal à un de ses acteurs fétiches, Tom Hanks. Quel bonheur de retrouver ce dernier dans un rôle taillé à sa mesure. Il interprète, en effet, un avocat américain qui, à son corps défendant, doit plaider en faveur d’un espion soviétique en pleine guerre froide, à la fin des années cinquante. Cet ennemi soviétique c’est Rudolf Abel et son avocat désigné est James Donovan. Tom Hanks interprète cet homme de loi, pétri des principes de la Constitution américaine, qui défend l’espion avec loyauté et courage. Abel est pourtant l’ennemi public numéro un à cette époque où, aux États-Unis, la Russie soviétique est perçue comme la quintessence du mal. Autour de ce pitch de départ intéressant mais sans plus, Spielberg arrive à tisser un récit profond, complexe, plein de petites péripéties et de suspens. Il prouve, une nouvelle fois, qu’il maitrise à la perfection la narration de ces grands récits historiques. Bien sûr, il s’inspire d’une histoire ayant réellement eu lieu, mais il arrive à se concentrer sur des détails de la grande Histoire pour rendre son sujet terriblement humain. Il montre une nouvelle fois la passion qu’il l’anime dans l’art de décortiquer des évènements liés à l’histoire intime des États-Unis d’Amérique. Tom Hanks est toujours au sommet de son art, et on ne voit que lui. Quant à la mise en scène de Spielberg, elle est toujours irréprochable, alors que le défi de représenter le Berlin de cette époque troublée a dû être assez important. Il ne manque finalement au Pont des Espions que des enjeux dramatiques plus forts encore pour en faire un classique de la filmographie spielbergienne.
R.M.
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