Lee Miller

Lee Miller

Gb, E. Kuras, 2024
Note : 2.5 / 5 – Moyen

Le long-métrage d’Ellen Kuras a le mérite de nous faire découvrir le parcours incroyable de cette photographe, dont certains clichés sont rentrés dans la légende. Dans son parcours à travers l’Europe, en 1944 et 1945, accompagnant les armées alliées, Lee Miller a saisi sur pellicule des moments à jamais gravés dans l’histoire européenne. Le scénario cherche à reconstituer, plutôt habilement, les moments entourant certaines de ces photographies iconiques. Malheureusement, les reconstitutions historiques demandent d’importants moyens financiers, et ceux-ci semblent avoir manqués à la réalisatrice. Du coup, tous les décors semblent bien trop factices et s’avèrent même parfois assez disgracieux. Le film en perd donc une bonne partie de sa crédibilité. Les séquences s’enchainent donc dans ces décors carton-pâte, nous laissant forcément trop souvent de marbre face à des situations qui auraient dû pourtant avoir une portée dramatique assez forte. Kate Winslet tente de surnager au milieu de toute cette fadeur, mais elle ne parvient pas vraiment à nous transmettre une vague idée de ce qu’était la personnalité de cette femme hors du commun. Très loin de ses meilleures prestations, l’actrice anglaise se retrouve même grimée de manière assez ridicule dans certaines séquences. L’art de la photographie, poussé à son paroxysme par la jeune américaine, est même totalement occulté dans le récit, qui privilégie, en fil rouge, une intrigue familiale accessoire. Après le visionnage, courir voir les photographies de Lee Miller sera ce que le film aura apporté de meilleur.

R.M.