France, J-F. Richet, 2018
Note : 3.5 / 5 – Bien
Avec Un Peuple et son Roi, l’Empereur de Paris s’annonce malheureusement comme un des derniers grands films historiques produits par le cinéma français. Faute de parvenir à trouver leurs publics, ces longs-métrages très onéreux sont donc destinés à disparaître, c’est la triste et terrible loi du marché. Et c’est tellement dommage. Parce que le film de Jean-François Richet, certes loin d’être un chef d’œuvre, a de beaux arguments à faire valoir. D’abord un casting quatre étoiles : Vincent Cassel est convaincant sans pourtant montrer le meilleur de son talent. Fabrice Luchini, Denis Ménochet et Patrick Chesnais livrent de bonnes prestations en seconds rôles. August Diehl et Denis Lavant font des méchants épatants de perversité et de férocité. Et les actrices, Freya Mavor et Olga Kurylenko, ne sont pas en reste. Et puis évidemment il y a tous ces décors, ces costumes et ces multiples reconstitutions du début du XIXe qui permettent au spectateur féru d’histoire de plonger son regard avec délectation dans la qualité du travail réalisé par les équipes du film. Seuls quelques effets spéciaux, principalement des plans larges extérieurs, sont plutôt décevants. Alors, c’est évidemment du côté du scénario qu’il faut savoir être quelque peu indulgent. Car il n’y a en effet rien de transcendant dans ce récit à la Jean Valjean qui ne réserve jamais de grandes surprises, et qui ne s’écarte jamais plus de quelques secondes de son personnage principal. Sans intrigues secondaires et sans réel développement des personnages, le film n’offre donc aucun temps morts. Un rythme soutenu et bien maîtrisé et des acteurs convaincants suffisent donc à faire de l’Empereur de Paris un polar historique de bonne facture.
R.M.