Note : 3 / 5 – Pas Mal
Réaliser un film sur l’affaire Clearstream est vraiment courageux. En effet, cette affaire politico-financière avait été mal perçue et mal comprise par bon nombre d’entre nous. En 2004, Sarkozy et De Villepin avaient eu une passe d’arme à propos de soi-disant comptes occultes du premier cité dans cette banque luxembourgeoise. Le film a le mérite de mettre tout ça au clair, et surtout, reprend l’affaire au début, en 2001, lorsque le journaliste Denis Robert met à jour, dans deux de ses ouvrages, les montages financiers illicites pratiqués par Clearstream. Gilles Lellouche interprète, avec brio, ce journaliste courageux, empêtré dans quelque chose qui le dépasse, et qui met sa vie familiale en danger. Le tour de force de Vincent Garenq, le réalisateur, est de réussir à nous laisser accrocher à cette histoire complexe pendant toute la durée du film. Pour cela, il compose une sorte de thriller, très rythmé, plutôt bien écrit et surtout, pas trop hermétique. C’est évidemment malin de transformer ce sujet si lourd en une sorte de thriller paranoïaque. Parce qu’il est vrai que le sujet est vraiment bien peu cinématographique et aurait eu un traitement documentaire peut être plus pertinent. Mais le scénario tient sur un équilibre fragile car personne ne connait encore aujourd’hui vraiment le fin de l’histoire. Pourquoi ? Pour qui ? Comment ? Le film propose quelques pistes mais laisse aux spectateurs la liberté de juger. On peut juste dire, qu’à la fin, c’est la « victoire du monde d’aujourd’hui ».
R.M.