Les Combattants

Les Combattants

Un premier film est forcément plein de maladresses. Et le film de Thomas Cailley n’y déroge pas. Mais le jeune réalisateur a le mérite de tenter plein de choses, quitte à prendre le risque de se planter. Cette prise de risque est tellement rare dans le cinéma français, que c’est à saluer. Bien que très déséquilibré, son film n’est, pour autant, pas raté. Au contraire il se transforme, très vite, au fil du visionnage, en un espèce d’objet filmique non identifié, pas désagréable. Le cadre du film est vraiment plaisant, bien loin de Paris, en pleine forêt des Landes, et mis en valeur par une belle photographie. Les enjeux du film sont légers, pas très intéressants à vrai dire, mais l’intérêt est ailleurs. Ici c’est la rencontre entre deux jeunes que tout oppose et qui pourtant s’attirent irrémédiablement. Adèle Haenel interprète un rôle totalement hors norme, une pseudo Rambo au féminin, détonante et anachronique. Ses dialogues sont souvent percutants, drôles et assez jouissifs. Dans la construction du récit, on alterne donc souvent entre moments faibles et punchlines ravageuses. La satire du monde militaire est parfois maladroite, mais souvent drôle et pleine d’intelligence. Le réalisateur tente aussi pas mal de choses sur ses choix musicaux, on aime, ou pas. Au final on garde en tête un petit film attachant et surtout une actrice étonnante et pleine d’avenir.

R.M.