France, B. Lojkine, 2024
Note : 3.5 / 5 – Bien
Boris Lojkine avait déjà suscité l’enthousiasme avec sa précédente réalisation, Camille, sorti en 2019. Il y avait offert le premier rôle à Nina Meurisse, que l’on retrouve ave plaisir dans le final de son nouveau long-métrage. Elle y incarne avec brio une inspectrice de l’OFPRA, chargée de recevoir Souleymane, afin d’étudier sa demande d’asile politique en France. Cette séquence formidable, que le réalisateur prend le temps de développer en longueur et sans coupures, possède une intensité dramatique remarquable. Elle conclut parfaitement ce film au style quasi documentaire qui nous plonge dans l’âpre vie des migrants avec un réalisme qui ne se dément jamais. Cette Histoire de Souleymane semble répondre au film de Matteo Garrone Moi Capitaine, dont il parait être comme une forme de suite. Le second cité suivait le parcours migratoire à travers l’Afrique, alors que le long-métrage de Boris Lojkine présente les déboires européens de ces hommes à qui on n’épargne rien. La prestation d’Abou Sangaré dans le rôle de Souleymane est vraiment épatante. D’autant plus que le jeune homme n’est pas un acteur professionnel, et que le film s’avère être un reflet de ce qu’il a vraiment vécu en France ces dernières années. On est donc d’autant plus époustouflé par sa prestation. Dans ce récit poignant, on découvre aussi tout ceux qui profitent de la misère, tous ceux qui méprisent ces êtres humains, et aussi les rouages de l’assistance publique française. C’est passionnant et poignant.R.M.