USA/Aus, G. Davis , 2017
Note : 4.5 / 5 – Excellent
La mésaventure qu’a connu le jeune Saroo Brierley est renversante. En 1987, alors âgé de seulement 5 ans, le jeune indien prend par mégarde un train qui le fait traverser une grande partie de cet Etat-continent qu’est l’Inde. Ne connaissant que son prénom et le nom approximatif de son village, il se retrouve perdu dans l’immensité de Calcutta. Après bien des péripéties il est finalement adopté par une famille aimante australienne, mais il gardera à jamais en mémoire quelques souvenirs et images de son enfance perdue. Garth Davis, réalisateur inconnu jusqu’alors, s’empare de cette incroyable histoire et nous livre un film d’une justesse de ton parfaite et d’une grande délicatesse. On peut difficilement rester insensible à une histoire aussi effarante, mais encore faut-il arriver à sublimer le récit. Ce que réussi à faire le réalisateur australien, parfaitement inspiré à tous les niveaux. Dans la première partie du long-métrage qui se déroule en Inde, ce pays des contradictions, la beauté des paysages s’oppose à une pauvreté omniprésente. Et on se sent perdu avec ce petit garçon courageux réclamant son frère et sa maman au milieu d’une foule oppressante. Le jeune Sunny Pawar est vraiment exceptionnel dans le rôle de cet enfant désorienté. La seconde partie du film qui nous conduit en Tasmanie vingt ans plus tard est très différente mais tout aussi passionnante. On y retrouve Dev Patel habité par la force de son personnage et une Nicole Kidman épatante. Le récit gagne encore en profondeur lorsque le jeune homme se lance dans une recherche de ses racines, via des images satellites, basée sur de menus souvenirs visuels d’enfance. C’est d’une poésie et d’une force géniale. Quand un jeu de piste à si grande échelle vise à retrouver sa famille et ses origines, les enjeux deviennent abyssaux. Le final, beau et amer à la fois, arrive à être émouvant sans être larmoyant. Et les cris d’appel du petit Saroo à son frère Guddu restent longtemps dans les têtes.
R.M.