USA, S. Spielberg, 2018
Note : 3.5 / 5 – Bien
Après Le Pont des Espions sorti fin 2015, Steven Spielberg, nous présente encore une de ces grandes affaires qui a marqué l’histoire américaine d’après-guerre. Mais le scandale des Pentagon Papers n’a pas la même portée pour nous, spectateur européen, que celui narré dans l’excellent Spotlight, Oscar du meilleur film 2016. Heureusement, ces papiers du Pentagone ne s’avèrent pas être ce sur quoi la caméra de Spielberg s’arrête le plus. Le célèbre réalisateur américain est malin et il sait être dans l’air du temps, il a donc fait de cette affaire complexe un film profondément féministe. Il faut pourtant s’accrocher au début, parce que la multiplication des intervenants dans le récit nous perd un peu, et on a bien du mal à savoir qui est qui. Alors que le sujet de fond de ces Pentagon Papers est la conduite de la guerre du Viêtnam, Spielberg en fait une affaire de courage journalistique et de convictions personnelles. Le personnage interprété par Meryl Streep incarne cette volonté de renverser des montagnes et de casser les codes dans une époque largement dominée par la gent masculine. Après un démarrage ardu, Spielberg nous déroule un récit d’une implacable efficacité, à la mise en scène, comme toujours très pertinente. Malheureusement il force parfois un peu trop le trait vers la fin sur le militantisme féministe, alors qu’on avait compris depuis longtemps où il voulait en venir. En somme, Steven Spielberg nous propose un long-métrage de qualité, mais ni à la hauteur de Spotlight (dans le même genre) ni de sa dernière réalisation, Le Pont des Espions.
R.M.