USA, P. Thomas Anderson, 2018
Note : 3.5 / 5 – Bien
Phantom Thread est de ces films difficiles à apprécier à leur juste valeur lors du premier visionnage. En effet, l’ambiance glaciale, la musique lénifiante et le rythme idoine, ne sont pas là pour nous aider à rentrer facilement dans l’univers du long-métrage. Il y a pourtant quelques petites choses qui arrivent à faire de Phantom Thread un film qu’on n’oublie pas facilement. Tout d’abord, il y a cette interprétation magistrale par Daniel Day-Lewis de ce couturier acariâtre autour duquel tout tourne. La complexité psychologique du personnage principal, ce Reynolds Woodcock, offre à Daniel Day-Lewis des possibilités d’interprétation sans limites. Le génial acteur anglais, triplement oscarisé, incarne un créateur de mode à la psyché impénétrable. Un homme qui possède une personnalité de façade, celle d’un type tout en contrôle, parfois odieux, et qui ne supporte pas la moindre déviance à ses petites habitudes. Seule sa nouvelle muse va trouver une voie improbable pour briser la carapace et libérer l’homme de sa prison intérieure. Cette jeune femme est parfaitement incarnée par la révélation Vicky Krieps. L’autre femme qui donne la réplique à Daniel Day-Lewis est au moins aussi convaincante que la précédente. Il s’agit de l’actrice britannique Lesley Manville qui incarne la seule personne à même de tenir tête au couturier, son énigmatique sœur Cyril. Paul Thomas Anderson nous propose donc un drame psychologique peu aisé d’accès, mais qui finit par nous fasciner par son jusqu’au boutisme.
R.M.