France, F. Tellier, 2018
Note : 3 / 5 – Pas Mal
Le film de Frédéric Tellier coche toutes les cases du drame dans sa structure bien traditionnelle à base de bonheur – accident – chute – renaissance. Le récit de ce pompier accidenté s’avère d’une grande platitude dans la construction d’un scénario d’une grande linéarité, qui ne sort jamais du cadre. Le début, très documentaire, sorte d’hommage insistant aux exploits des pompiers, est même plutôt accessoire. Heureusement, il y a Pierre Niney. Son investissement total dans le personnage qu’il incarne est vraiment prégnant. Après l’accident, on croit à fond en ce combat pour la survie, porté par la prestation convaincante du jeune acteur césarisé. Il offre donc à lui tout seul un hommage magnifique aux pompiers et à leur sens du sacrifice. Et avec Anaïs Demoustier ils forment un couple parfaitement crédible parvenant à transcender un film trop prévisible. Il y aussi au casting quelques bons seconds rôles, comme Sami Bouajila ou Chloé Stefani. Tous deux exprimant parfaitement le dévouement et les limites du corps médical face aux conséquences de tels accidents. Dans le final le drame prend de l’épaisseur et Niney y excelle et force l’admiration. On peut regretter cependant que son personnage semble si abandonné alors que le corps des sapeurs-pompiers est pourtant connu pour sa solidarité de tous les instants. A force de violons, la musique parvient à faire tirer les larmes aux plus fermés des spectateurs, évidemment à l’excès. Il n’était pourtant pas nécessaire d’en faire tant, car la très belle alchimie entre Pierre Niney et Anaïs Demoustier emporte, à elle seule, l’adhésion et l’émotion.
R.M.