Note : 3 / 5 – Pas Mal
The Program, le film tant attendu de Stephen Frears, est le long-métrage idéal pour ceux qui veulent savoir comment Lance Armstrong a réussi à remporter sept fois consécutivement le tour de France en trompant tout son monde. Toute la chronologie et tous les intervenants de la chute de l’empire Armstrong sont méticuleusement représentés à l’écran. Le cynisme est omniprésent : à la fois dans le rôle de sa fondation, dans le rôle de l’UCI et des médias et dans la course à la victoire à tout prix. Le film tente de montrer la spirale du mensonge qui enferme les personnages et le doute qui s’installe laborieusement au fil des années. Ben Foster a réalisé un travail épatant pour coller au personnage de Lance Armstrong. A la fois physiquement, où il va jusqu’à imiter la position sur le vélo de Lance, et aussi dans la façon dont il s’exprime, reprenant parfaitement le phrasé et le ton de l’américain. Guillaume Canet fait un excellent docteur Ferrari, collant au portrait tout en excès du médecin italien initiateur du « programme ». Mention spéciale également à Denis Ménochet qui incarne un Bruyneel (directeur de l’équipe) plus vrai que nature. La mise en scène de Stephen Frears a beau être malicieuse, elle n’arrive pas, malgré tout, à empêcher certaines séquences assez laides en matière de reconstitution. Côté scénario cela reste malheureusement bien trop factuel. En effet on nous présente les évènements de manière parfaitement chronologique et de manière très exhaustive. Par conséquent on ne rentre jamais vraiment dans le fond. On effleure juste beaucoup de thématiques passionnantes sans jamais rien creuser. Un grand voile de mystère enveloppe donc toujours l’énigmatique Lance Armstrong. Le film n’apporte rien à ce propos.
R.M.