USA, D. Aronofsky, 2023
Note : 4 / 5 – Très Bien
Comme Charlie, le personnage principal du film, Darren Aronofsky nous confine deux heures durant dans le petit appartement duquel il n’a plus la capacité de sortir. Choix certes imposé par l’origine théâtral du récit, mais aussi judicieux pour la mise en abyme que cela permet. On ne lâche pas d’une semelle ce pauvre homme atteint d’obésité morbide qui essaie de se repentir de ses erreurs passées. La personnalité que cache cet homme coincé dans cette carapace physique s’avère particulièrement lumineuse. Le texte écrit par l’auteur Samuel D. Hunter est formidable et Darren Aronofsky le met en scène avec une grande justesse. Il choisit audacieusement le format d’image 4:3 nous rapprochant du visage des acteurs, qui peuvent alors transmettre encore plus d’émotions. Mais c’est surtout grâce à la prestation majuscule de Brendan Fraser, méconnaissable, que le long-métrage nous captive de bout en bout. L’acteur américain, disparu des radars depuis le succès de La Momie il y a plus de vingt ans, tient là le rôle de sa vie comme il l’a lui-même déclaré. Il donne tout ce qu’il est, trouvant sans doute dans cet homme des parallèles avec sa propre existence, pour nous proposer une interprétation terriblement touchante et sincère. L’autre personnage qui sort du lot est incarné par l’actrice Hong Chau. Celle-ci réalise aussi une superbe prestation en infirmière d’une implacable franchise, et se retrouve logiquement nommée pour l’Oscar du meilleur second rôle. Huis clos touchant, The Whale est une œuvre remplie d’humanité, superbement incarnée, qui mérite assurément d’être vue.
R.M.
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